Que savez-vous des employés non-engagés et activement désengagés ?

Selon une étude Gallup menée en 2013, 70% des employés se disent non-engagés et 14% se disent activement désengagés. Que signifie «activement désengagé»?

Cela pourrait se lire ainsi : l’employé « activement désengagé » est un « désengagé activiste ».

C’est à dire que son état de désengagement est tel, qu’il ira jusqu’à saboter l’entreprise de l’intérieur. Nous pouvons nommer cela la micro-résistance.

En 1926, l’intellectuel italien Antonio Gramsci est emprisonné onze années, durant lesquelles il rédigera plus de 30 cahiers. Il théorisera, entre autre, le concept d’hégémonie, désignant la domination idéologique d’une classe sur une autre. Récupérant ce concept, James C. Scott, politologue américain, y ajoute un élément d’importance : la domination n’est jamais totale, preuve en sont les mouvements d’émancipation et de résistance.

Qu’est-ce que cela veut dire du point de vue de la sociologie du travail? D’abord, les salariés ne sont jamais passifs face à l’implication qu’à sur eux la gestion d’une entreprise. Ils en sont les acteurs et peuvent s’y placer en tant qu’activiste positif (faire l’éloge et la promotion de son entreprise), victime ou encore comme révolté. La micro-résistance pourrait prendre la forme de retards, de travail minimum, d’erreurs volontaires, de ralentissement du rythme, de vols…

La considération à avoir est donc de replacer les humains au coeur de son entreprise en les considérant toujours comme des acteurs actifs face aux décisions et directions générales qui sont prises. Et la question à se poser est : pourquoi cette micro-résistance? Question qui doit se poser bien avant la question la plus facile vers laquelle on se tourne souvent trop vite : comment s’en débarrasser?